5h. Rimouski.
Tout fini à Rimouski. C'était un peu notre leitmotiv il y a trois ans, quand entre hiver et été, entre neige fondue et végétation convalescente, nous avions poussé jusque là notre découverte du Québec avec Johan et notre guide de choc Gwen, sans oublier les Grannys mamies. Tout rime avec Rimouski, surtout ennui, aussi après une nuit de motel, mon appareil photo, je le rappelle (j'omets les "résumés des épisodes précédents", sinon, je ne m'en sors plus), n'avait plus supportait : l'avoir fait photographier le néant l'avait convaincu d'adopter un trou noir.
Et voila donc que trois ans après, preuve que tout n'est que cycle mais que l'histoire tourne à l'envers, tout ou presque débute (je ne trouve pas rimes quand c'est positif) à Rimouski. L'un des 4 terminus que j'additionne pour le trajet Montréal / Gaspé. Pour chauffeur sur le reste du voyage, j'aurais mon voisin de chambrée, celui qui à Rivière-du-Loup a remplacé tel la fée Carabosse, une charmante jeune femme sur le siège à droite de moi, elle préférant la route du Nouveau-Brunswick, lui s'annonçant avec des fragrances d'eau de Cologne trop accentuées pour dissimuler malhabilement, l'odeur de tabac froid et à peine tiède.
Un rougeoiement nuageux annonce le jour nouveau.
9h Sainte-Anne-des-Monts
Nouvelle étape de notre tortillard à roues. 15 h pour faire la route à coup de 45 minutes d'arrêt toutes les 3 heures. Les forçats de la route ne sont plus ce qu'ils étaient.
L'occasion de jeter un œil sur ce qu'aurait dû être ma première étape et de ne rien regretter.
A la radio, Grand littoral, l'animateur se lance dans une diatribe en faveur le système de santé allemand. M. Beaulieu, tel est son nom, vante le sens de l'organisation mondialement reconnu à ce peuple. Ils ont eu leur mauvais côté, convient-il, mais par deux fois "sur le cul" à l'issue des guerres, ils ont aujourd'hui une économie forte et un système de santé pour tous, preuve de leur efficacité, tandis que certains pleurent encore au Québec la défaite sur les plaines d'Abraham... Il est marrant d'intercepter ainsi les préoccupations locales, tout comme la volonté d'Ottawa d'abandonner le recensement pour une version allégée ce qui suscite les critiques au Québec.
Et c'est parti pour la pointe gaspésienne. Le décor change diamétralement. Non pas que les nuages veuillent partir, mais parce que les côtes s'élèvent, les routes se creusent, le rivage se découpe. L'idée un temps caressé de faire quelques kilomètres en vélo pour relier deux étapes était bel et bien à oublier. Le Cap Madeleine offre une côte impressionnante, de celles dont on se demande si le bus va la vaincre ou tout redescendre à reculons.
14h. Gaspé
Le soleil, sorti à Rivière-au-Renard, est rentré aussi vite. Le bus a dépassé mon camping, et plus il continuait à rouler, plus je désespérais du chemin inverse qu'il faudrait que je fasse chargé.
Débarquement en centre ville, calories prises sur le pouce au Tim Hortons, et me voilà reparti pour une grosse demi-heure de marche, avec une belle grimpette. 3 kilomètres sur une carte, c'est toujours plat. Je dépose mon convoi au camping, monte ma tente et repart faire mes 3 km pour revenir au centre, là où tout se passe, croyais-je. Balade le long du rivage sur 1 kilomètre après être passé devant le musée de Gaspésie, déjà fermé à 17 heures. Tour rapide du centre, rive droite : cathédrale moderne en bois, fermée, en face d'une crois de granit de 1936 commémorant l'érection de celle de Cartier en 1536, la rue de la Reine, "artère" de la ville, et... c'est tout. Gros moment de doute. Je traverse le pont pour voir la marina, l'hôtel de ville plus proche d'un baraquement de chantier que d'une maison du Peuple, et le point infotouriste qui me confirme ce que je craignais en 4 heures de promenade : j'ai fait presque tout ce qu'il y a à faire au centre. Je pars à la recherche d'un homard, spécialité gaspésienne, te me rabat sur une assiette de saumon fumé, potage aux champignons, et carré d'érable. A la sortie, j'entre dans un, dans le cinéma, dans la salle voir le film de la semaine.
Piché. A première vue, l'affiche me fait penser à un simple d'esprit au XIXe siècle (ne me demandez pas pourquoi), genre
Un cœur simple avec du poil au menton et transposé au Québec. En fait, rien à voir. L'histoire vraie d'un pilote de ligne, psychiquement fragilisé après avoir évité son avion de s'écraser. Un vol... Air transat, la compagnie sur laquelle je voyage ! Pas sûr que ce soit de bonne augure. Mais n'ayant aucune chance de voir ce film au voyage retour dans l'avion, et peu qu'il soit diffusé en France, voilà une plongée dans la cinématographie québécoise, assez confidentielle en France.
Au final; un drame gentil, avec un côté "Un dernier pour la route", quelques mises en image originales, un acteur (le père dans
Crazy) bon dans le rôle, mais dont l'aspect "héros national" qui doit rendre d'autant plus intéressant l'histoire, me passe obligatoirement au dessus.
Et je reprend la route de nuit, sans trottoir, ni toujours de lampadaires, pour mon Fort Ramsay.
Commentaires
mar., 18.10.2005 19:53
Linux dans l?administration : source d?efficacité
mar., 11.10.2005 21:36
La semaine prochaine je compat irais avec ta douleur Florent ... En attendant, bon courage à toi !
jeu., 06.10.2005 22:28
en voilà un billet de qualité Florent ! (comme la plupart de s billets de ce blog d'ailleur s) Je me suis vraiment f [...]
ven., 09.09.2005 19:38
Il faut donc bien un bac+5 (sa ns compter les anecdotiques a bonnement à Internet Haut Débi t, abonnement à un télép [...]
ven., 01.07.2005 17:12
Je ne connais pas ton controle ur, mais un déficit est un déc ifit. Il est relatif par rappr ot aux dettes étatiques, [...]
ven., 01.07.2005 10:58
Tout ça me fait bien penser à la solution qu'a trouvé Jean-C hristophe Ruffin dans "Globali a" : un revenu pour tous [...]
dim., 12.06.2005 18:31
Sur une idée originale de Flor ent, nous nous sommes fixés le challenge de repasser notre b ac de philo. Nous voici [...]
sam., 28.05.2005 23:05
Je prends ma plume pour vous é crire un mail relatif à l'éché ance du 29 mai. Je crois qu'on se pose tous beaucoup d [...]
jeu., 19.05.2005 00:32
Tout a fait d'accord avec toi sur le dernier film Flo. J'ai trouvé ça...plat, et la fin ét ait vraiment NAZE. le [...]
dim., 15.05.2005 22:45
photos du séjour sur http://fl orent.lajous.free.fr/Marseille
jeu., 28.04.2005 22:01
Ben la vraie vie passe avant t out, et je sais pas depuis com bien de temps ce blog existe, mais c'est normal qu'il [...]
sam., 16.04.2005 19:55
J'ai des passe-temps emcombran ts ces temps-ci Mais j'ess aye de remédier à cette absenc e, promis.
sam., 16.04.2005 15:26
moi j'ai l'impression que la f réquence des posts sur ce blog est de plus en plus étalée... mais que se passe-t-il [...]
lun., 04.04.2005 19:05
"Pourquoi l'arbitre de boxe po rte-t-il un noeud papillon ? « Parce que c'est l'élégant de b oxe.» Heu, au fait, ça f [...]
mer., 30.03.2005 10:38
Le pire est peut-être qu'ils n 'ont pas passé la caméra à un stagiaire cadreur mais à un ca dreur confirmé pour conf [...]