La malédiction de l'appareil photo numérique frappe encore. Il y a trois ans, mon premier appareil avait flanché, ne prenant plus en photo que du noir, quand je l'ai amené voir le phare de Rimouski. Depuis dimanche midi, mon objectif reste coincé à cause probablement d'un grain, de sable ou de folie. Résultat : je dois l'accompagner dans son érection et sa rétractation, et le zoom est très largement diminué. Cette fois, ce sont les Laurentides qui rendent chafouin mon daguerréotype pixelisé. Depuis, je fais le tour des détaillants pour évaluer s'il est réparable, mais à part celui qui me dit qu'en France je pourrais trouver peut-être quelqu'un pour pas trop cher, tous les autres sont prêts à me vendre un nouvel outil. Alors, pour 3 semaines, je pallierai à ses faiblesses.
La journée débute par la traversée d'Outremont, secteur résidentiel cossu, à l'ombre du Mont Royal. C'est ce qui m'étonne et me charme le plus à Montréal : malgré les gratte-ciel du centre-ville, la cité est essentiellement horizontale, avec ses maisons victoriennes et ses lofts de 2 ou 3 niveaux, agrémentés de jardinets, y compris dans les zones proches de l'hypercentre, avec des rues faites pour l'habitat et non le commerce qui se concentre sur quelques artères principales.
Puis j'entame l'ascension du mont Royal par la face nord. Le soleil cogne et il faut deux heures pour atteindre la Croix rappelant la première reconnaissance de Cartier. Construite en métal façon pylone, elle est auréolée d'ampoules de fête foraine. De près, et de jour, c'est étrange. Puis je descends par la rue McGill (que l'on semble devoir prononcer "mégui"), domaine de l'Université anglophone, donc protestante, du même nom, avec les façades sculptées caractéristiques.
Pause sandwich derrière le centre historique de Montréal, musée dédié à la ville. Circulation fluide, touristes parcimonieux, calèches hippotractées, allées ombragées d'acacias, légères odeurs d'urine... On se croirait plus dans une ville de Provence que dans une métropole américaine aux 3 millions d'habitants. A la fois déroutant et dépaysant.
Visite du musée qui retrace en 5 époques l'émergence de Montréal, depuis les premiers colons, jusqu'aux derniers travaux. L'exposition permet d'appréhender l'ensemble des 4 siècles et des je ne sais combien d'hectares, même si, malgré la connaissance des grandes lignes du visage de la ville, je manque de repères historiques et géographiques. S'y adjoint une exposition sur les marques quotidiennes québécoises, en partie disparue, de la bière à la boîte d'amidon, en passant par les cigares et l'électroménager, ainsi qu'un hommage à la vie du [http://fr.wikipedia.org/wiki/Norman_Bethune Docteur Béthune], "né bourgeois", dans la société angloprotestante canadienne, "mort communiste" dans la guerre sino-japonnaise aux côtés de Mao. Méconnu de ses compatriotes, adulé par le régime chinois, il est médecin, chirurgien révolutionnant le traitemernt de la tuberculose après en avoir été atteint, philanthrope et amateur d'art, engagé politiquement auprès des Républicains espagnols contre Franco, proche du PC soviétique, puis compagnon des troupes de Mao. Et pendant tout ce temps, je me demandais : "A-t-il une bio sur Wikipédia"... Ma perversion se poursuit à la sortie en allant explorer la pointe à Callière, lieu de naissance de la ville, à la recherche du chevalier de Callières, gouverneur de la ville puis de la Nouvelle-France, né dans la Manche, fils du gouverneur de Cherbourg, frère de l'académicien. Ensuite, je vais questionner vainement les guides et une soeur sur la relation entre la chapelle ND du Bonsecours de Montréal, et l'église ND de Lihou de Granville, dont les portails sont curieusement ornés du même quatrain : "Si l'amour de Marie, en ton coeur est gravé, en passant ne t'oublie, de lui dire un avé". La religieuse était ravie de l'apprendre mais je repars sans autre indication qu'une même vocation à protéger les marins à laquelle la prière ne renvoie nullement.
Commentaires
mar., 18.10.2005 19:53
Linux dans l?administration : source d?efficacité
mar., 11.10.2005 21:36
La semaine prochaine je compat irais avec ta douleur Florent ... En attendant, bon courage à toi !
jeu., 06.10.2005 22:28
en voilà un billet de qualité Florent ! (comme la plupart de s billets de ce blog d'ailleur s) Je me suis vraiment f [...]
ven., 09.09.2005 19:38
Il faut donc bien un bac+5 (sa ns compter les anecdotiques a bonnement à Internet Haut Débi t, abonnement à un télép [...]
ven., 01.07.2005 17:12
Je ne connais pas ton controle ur, mais un déficit est un déc ifit. Il est relatif par rappr ot aux dettes étatiques, [...]
ven., 01.07.2005 10:58
Tout ça me fait bien penser à la solution qu'a trouvé Jean-C hristophe Ruffin dans "Globali a" : un revenu pour tous [...]
dim., 12.06.2005 18:31
Sur une idée originale de Flor ent, nous nous sommes fixés le challenge de repasser notre b ac de philo. Nous voici [...]
sam., 28.05.2005 23:05
Je prends ma plume pour vous é crire un mail relatif à l'éché ance du 29 mai. Je crois qu'on se pose tous beaucoup d [...]
jeu., 19.05.2005 00:32
Tout a fait d'accord avec toi sur le dernier film Flo. J'ai trouvé ça...plat, et la fin ét ait vraiment NAZE. le [...]
dim., 15.05.2005 22:45
photos du séjour sur http://fl orent.lajous.free.fr/Marseille
jeu., 28.04.2005 22:01
Ben la vraie vie passe avant t out, et je sais pas depuis com bien de temps ce blog existe, mais c'est normal qu'il [...]
sam., 16.04.2005 19:55
J'ai des passe-temps emcombran ts ces temps-ci Mais j'ess aye de remédier à cette absenc e, promis.
sam., 16.04.2005 15:26
moi j'ai l'impression que la f réquence des posts sur ce blog est de plus en plus étalée... mais que se passe-t-il [...]
lun., 04.04.2005 19:05
"Pourquoi l'arbitre de boxe po rte-t-il un noeud papillon ? « Parce que c'est l'élégant de b oxe.» Heu, au fait, ça f [...]
mer., 30.03.2005 10:38
Le pire est peut-être qu'ils n 'ont pas passé la caméra à un stagiaire cadreur mais à un ca dreur confirmé pour conf [...]